Nous étions curieux d’en savoir plus sur le créateur le créateur de la feuille de personnage officielle de Mythras, Pelayo MDC. Ce rôliste espagnol retrace son parcours ludique, évoque comment il a réalisé la feuille et nous décrit son ressenti sur la pratique du jeu de rôle en Espagne.
Quand as-tu découvert pour la première fois RuneQuest et les autres jeux d100 ?
Mon premier contact avec les jeux d100 (et les jeux de rôle en général) remonte au début des années 90. Je jouais au jeu de plateau HeroQuest avec des amis quand l’un d’entre nous évoqua les jeux de rôle et l’Appel de Cthulhu (AdC) ; une partie de AoC fut organisée immédiatement et l’impression qu’elle nous laissa fut tellement forte que, peu après, nous acquîmes tous un jeu à maitriser. Le mien était RuneQuest (la troisième édition éditée par Avalon Hill)
Quel était ton objectif de conception avec cette feuille et quels sont les aspects que tu apprécies le plus lorsque tu conçois une feuille de personnage ?
J’ai toujours créé mes propres aides de jeu et feuilles de personnage ; toutefois, j’avais l’habitude d’utiliser des programmes de bureautique, pas vraiment les plus adaptés pour une mise en page de niveau professionnel. Par la suite, j’ai appris à utiliser des outils professionnels lors de mon travail en tant que graphiste et maquettiste. Malheureusement, mon groupe s’étant dispersé, je n’avais plus l’occasion de jouer, et je me disais parfois : « Mon dieu ! Si seulement j’avais cet outil à disposition à l’époque où je jouais… » L’annonce de la traduction en espagnol de la sixième édition de Runequest a été le signe que j’attendais depuis des années : il était temps de renouer avec les jeux de rôle !
Réaliser une feuille de personnage pour un jeu comme RuneQuest/Mythras, où beaucoup d’informations doivent être présentées au joueur, s’est avéré plus complexe que bien des travaux réalisés dans un cadre professionnel. Ma priorité a été d’utiliser avec le plus d’efficience possible l’espace de la feuille pour que l’information soit claire et accessible, l’aspect esthétique venant en second.
La création proprement dite a été bien plus agréable que prévu et je n’ai pas vu passer les heures de travail. Mais ma plus grande satisfaction provient des bons retours de la communauté d100 espagnole sur le résultat final.
Peux-tu nous donner quelques informations sur la communauté rôliste espagnole ?
Il me semble que la situation en Espagne ressemble à celle que l’on a vue ailleurs : on trouve une petite base de joueurs inconditionnels qui ont débuté dans les années 90 et quelques autres (par beaucoup) qui se sont mis aux jeux de rôle par la suite.
Comment se porte cette communauté ?
Je pense que deux éléments définissent l’état du domaine en ce moment : il existe une pléthore de jeux et de décors (commerciaux ou non) pour un faible nombre de joueurs. C’est donc une époque bénie pour les fans/joueurs, mais moins pour les créateurs, étant donné qu’il est très difficile de gagner sa vie en vendant des jeux de rôle.
Quels sont les jeux les plus joués ?
En vérité, je ne sais pas, car beaucoup de gens achètent des livres, mais ne les utilisent pas pour jouer. De ce fait, les ventes de livres n’indiquent pas forcément les jeux les plus joués. De plus, je me focalise sur les jeux qui m’intéressent le plus (il y a bien trop pour que je suive toute l’actualité).
Est-ce que les jeux d100 sont populaires en Espagne ?
De nombreux jeux Chaosium ont été publiés chez nous. Je crois que l’Appel de Chtulhu était le deuxième à être traduit après D&D. Je pense donc que beaucoup de vieux joueurs ont commencé avec un jeu d100 : ils sont donc non seulement populaires, mais ont une grande valeur sentimentale pour nous autres « grognards ».
As-tu d’autres projets prévus pour Mythras ou d’autres jeux d100 ?
Pas en ce moment, mais j’ai réalisé de nombreuses variantes de la feuille ainsi qu’un Pack du MJ pour la communauté espagnole de RQ6.